Si la pop d’aujourd’hui nous est si familière, c’est parce qu’elle s’est construite sur des sonorités venues d’horizons multiples, où chacun se retrouve et qui en ont fait ce qu’elle est : une musique faite par et pour le peuple, cosmopolite, fédératrice et généreuse.

C’est dans cette démarche que s’inscrit Mauvais Oeil, au point de rencontre des différentes cultures qui font la musique populaire et qui ont bercé leur enfance dans la France des années 90. Sarah Benabdallah est née en banlieue parisienne de parents algériens, Alexis Lebon a grandi à Paris dans une famille française aux origines roumaines. Portée par une énergie magnétique, leur musique mêle les claviers au saz et les guitares aux mélismes dont Sarah use dans son chant, en Français comme en Arabe. Et qu’on trouve aussi bien dans les musiques orientales que dans le RnB de Timbaland qui a bercé leur adolescence. Ces influences, ils les ont digérées pour en faire naitre une pop moderne et en mouvement, une démarche qui s’inscrit quelque part entre les expérimentations d’artistes contemporains comme Rosalia et l’accessibilité de la variété française.

Après leur premier EP Nuits de velours (2019), Mauvais Oeil sont sélectionnés pour les iNOUïS du Printemps de Bourges et se produisent à l’édition 2019 de Rock en Seine. En 2020 suit leur second EP Mektoub, qu’ils viennent interpréter sur la scène des Inrocks Festival. Depuis, le duo poursuit sa recherche de morceaux riches d’influences et d’espace pour les exprimer, que l’on s’approprie seul chez soi autant qu’on les danse, à leurs côtés, dans les salles de concert, portés par la voix de Sarah et les chorégraphies instrumentales d’Alexis. Une musique qui appelle à l’éveil mélodique autant qu’au lâcher prise, profonde dans les thèmes qu’elle aborde mais cathartique dans sa démarche : porté par l’ardeur des morceaux d’Alexis et Sarah, on embrasse le mauvais oeil pour mieux s’en libérer.